Photoblog de Caroline MOUREAUX, Photographe

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Archive for juillet 2009

Quand Fotolia joue la provoc’ !

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Un collègue m’alerte sur la pub Fotolia dans le magazine SVM de cet été (SVM n°283 – Juillet/Août2009). A savoir pour ceux qui ne connaissent pas Fotolia que c’est un peu le discount de la photo… avec ses revers ! Allez seulement ici vous en rendre compte par vous-même : http://www.graphiline.com/article/11793/Mise-en-garde-sur-les-photos-de-presse

Foutage de gueule ! Et des photographes, ils en sauvent combien ?

Written by carolinemoureaux

2 juillet 2009 at 13:30

Publié dans Personnel

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Erotisme, Pornographie et Art contemporain.

with 2 comments

Parenthèse photographique aujourd’hui. Mon photoblog est très en retard et pour cause : je suis débordée de travail et mes priorités sont de satisfaire mes prestataires et mes besoins vitaux (se nourrir et dormir quand quelques heures de répit me le permettent).

Passionnée du monde de l’Art et sensible à son évolution, je ne peux  pas rester silencieuse devant le rebondissement de  cette affaire (apparemment ridicule mais symptomatique de l’état de  notre société) pour laquelle à l’époque je m’étais déjà battue aux côtés de la galerie lyonnaise « Le Réverbère ».

Voici donc deux articles ci-dessous qui résument parfaitement la  situation et le remarquable texte analytique de M. Olivier Blanckart  pour que nous restions vigilants et concernés.

– Les concepteurs de l’exposition « Présumés innocents » renvoyés en correctionnelle
LE MONDE | 24.06.09
http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/06/24/les-concepteurs-de-l-exposition-presumes-innocents-renvoyes-en-correctionnelle_1210788_3246.html

– « Tout cela est absurde »
Marie-Laure Bernadac, à l’origine de l’exposition organisée à Bordeaux, témoigne de son incompréhension.
SUD OUEST TOUTES ED. | 24.06.09
http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/629675/mil/4698983.html

N’hésitez pas à diffuser sans modération !

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A lire absolument : Dominique BAQUE – Mauvais genres -Erotisme, Pornographie et Art contemporain.

Texte analytique de Olivier BLANCKART – Sculpteur
PRESUMES JUSTICIABLES

L’art contemporain et la ville de Bordeaux vont donc avoir leur « procès du singe ». En effet, après dix années de réflexion, le juge  Croizier et la juge Billaud persistent, et signent, malgré l’avis contraire du Parquet, le renvoi en correctionnelle de l’ancien  directeur des musée de Bordeaux et de deux commissaires d’exposition  de réputation internationale, pour diffusion d’images pornograghiques  « susceptibles d’avoir été percues par des mineurs », sans que  l’enquête ait pu apporter la moindre preuve de ces allégations.
Ceux qui se sont intéressés au dossier, mais aussi les connaisseurs du  droit, de la jurisprudence et les militants des libertés ont cependant  de sérieuses raisons de ne pas être trop pessimistes sur l’issue
finale du procès, tant l’affaire paraît grossièrement ficelée d’un  point de vue juridique.
Il n’empêche : depuis presque dix ans c’est le supplice de la goutte  d’eau, non seulement pour les trois personnes mises en cause mais  aussi pour le milieu de l’art français. Or soyons clair : c’est le but
recherché. Et plus l’affaire durera plus ce sera destructeur.
C’est pour cela qu’un éventuel appel du Parquet contre l’ordonnance de  renvoi — pour fondé qu’il pourrait sembler d’un point de vue  judiciaire — pourrait aussi se révéler un piège politique car il
aboutirait à prolonger encore plus longtemps le supplice chinois des  mis en examen. Quelque chose comme l’application indéfinie d’une peine  d’indignité sociale préventive.
Car les croisés autoproclamés de « l’anti-pédopornographie » le savent  pertinemment : jamais les articles 227-23 et 227-24 du Code pénal n’ont visé la répression d’expositions culturelles. C’est ce qu’un  procès démontrerait inéluctablement et c’est précisément pour cela  qu’il fallait retarder le plus longtemps possible la tenue d’une
audience publique qui règlerait le cas une fois pour toutes.

Pour tenter de comprendre ce qui se joue en coulisses de cette affaire  qui présente plus d’une bizzarerie provinciale – pour ne pas dire  bordelaise -, on peut d’abord relever avec quelle coïncidence l’ordonnance de renvoi a été rendue : un remaniement ministériel qui  voit l’éviction d’une ministre arabe et impopulaire — mais magistrate  — et son remplacement par une ancienne chef de la police, de l’armée  et du RPR.

Pour tenter de comprendre ce qui se joue en coulisses de cette  affaire, dans laquelle — fait exceptionnel — on voit des juges  d’instruction passer outre les conclusions du Parquet, il faut ensuite rappeler que la personne qui avait initialement déposé plainte s’est  désistée du procès depuis longtemps, et que seule reste en lice La  Mouette, une association de victimes basée à Agen, et animée par une  certaine Annie Gourgue, gendarme volontaire réserviste, et qui s’est  très récemment indignée du fait que deux homos pussent vivre ensemble  dans une même cellule à la prison de Villeneuve sur Lot : « Ce sont  des gens à qui on permet une vie sexuelle épanouie. Comment voulez- vous que les victimes et les familles puissent être apaisées ? »  laissant ainsi sous-entendre implicitement, à la lire, que les deux  détenus en question, puisqu’ils sont gays, sont probablement aussi  d’anciens criminels sexuels…

Or ce type de rapprochement n’est pas fortuit. Rappelons que lors des  travaux de la commission mixte paritaire qui supervisa la révision du  Livre II du nouveau Code pénal en 1992, le sénateur de droite Jolibois  avait dépensé une énergie stupéfiante pour tenter de criminaliser  l’autoavortement et pour faire de l’homosexualité une circonstance  aggravante à l’incrimination de corruption de mineurs. Quand en juillet 1992, ce même sénateur réussit le coup législatif de  transposer in extremis les articles 282-286 de l’ancien Code pénal  dans les termes particulièrement discutables de l’article 227-24 du  nouveau Code pénal qui sert de fondement aux poursuites actuelles, le  député Gilles Millet ne s’y trompa d’ailleurs pas : il dénonça  publiquement à l’Assemblée nationale un dérapage vichyssois et une  démagogie inspirée de l’extême droite.

17 ans après, il semble que la situation n’ait guère évolué : les  mêmes réseaux ultra qui entendent notamment faire rimer homosexualité  avec criminalité et art contemporain avec décadence continuent à  s’activer dans la pénombre. Il ne veulent pas le pouvoir, ils savent  qu’ils n’en ont objectivement pas les moyens. Ce qu’ils visent c’est  l’influence.
C’est la raison pour laquelle il ne faut pas se tromper de combat. La  cause des « Présumés Innocents » n’est pas juridique, elle n’est pas  artistique ou esthétique : elle est politique. Et elle oppose entre  eux plusieurs clans au sein même de l’omnidroite.

Ne serait-ce que pour cette raison, les mis en cause n’ont pas à se  justifier de leurs choix esthétiques, ni de leurs bonnes pratiques,  car ils ont évidemment agi avec toute la légitimité publique que leur procurait leur mandat. Ils sont donc, plus que jamais, véritablement,  présumés innocents.

En revanche, il faut désormais qu’un procès ait lieu pour démontrer  une fois pour toutes, et de manière éclatante, que les poursuites  actuelles ne sont fondées ni en substance, ni en fait, ni en droit.

Il faut désormais qu’un procès ait lieu pour démontrer que toutes  poursuites engagées contre l’art et la culture sur le fondement des  articles 227-23 & 24 du Code pénal résultent d’une interprétation fallacieuse du droit et dédaigneuse de la jurisprudence.

Il faut désormais qu’un procès ait lieu, également, pour éclairer d’un  jour cru l’action de ces réseaux qui sous couvert de défense des  enfants ou de la famille, mênent dans les marges du droit, de la politique, et des institutions de la République, une croisade  idéologique aux ressorts suspects.

Il faut qu’un procès ait lieu, enfin, pour que, sur ces questions, la  droite républicaine clarifie une bonne fois ses positions vis-à-vis de  l’ultra-droite catholique légitimiste, dont on voit, à l’occasion de telles affaires, combien son influence est foncièrement néfaste et  délétère dans le débat social.

Le maire de Bordeaux Alain Juppé fut originellement le bouttefeu  politique de l’exposition « Présumé Innocents ». Mais je crois savoir  qu’il a depuis tout à fait changé de position. L’ancien député puis ministre de la justice Jacques Toubon, fut en 1992 étroitement  impliqué dans le processus d’élaboration du livre II du nouveau Code  pénal. Mais je puis témoigner qu’il a depuis assumé toutes ses responsabilités. Notamment dans Le Monde dès 1994 pour défendre  l’écrivain Jacques Henric injustement attaqué, ou très récemment, à  nos côtés, à l’Ecole nationale de la Magistrature de Bordeaux, où il  se livra à une décontruction juridique, sophistiquée mais implacable  des interprétations fallacieuses des articles 227-23 & 24.
Il faut espérer qu’à l’horizon du procès qui s’annonce, ces deux  personnalités respectées de la droite républicaine, se feront un  honneur de venir dire ou redire publiquement que leur attachement à certaines valeurs morales ou sociales n’est en rien incompatible avec  l’absolu respect juridique et moral de la liberté de création dans ce  pays.

Written by carolinemoureaux

2 juillet 2009 at 12:32

Publié dans Personnel

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